Notre Adn
« les Javal furent de la lignée des Rothschild, des Fould, des Pereire, des Camondo, des Cahen d’Anvers, des Warburg, tout simplement des femmes et des hommes d’influence », F. Viey.
Les origines Alsacienne :
En 1784, à la veille de la Révolution française, on recensait en Alsace 3 910 familles juives totalisant 19 624 individus.
Une législation discriminatoire, remontant au XIIIe siècle, leur interdisait de posséder des biens immobiliers, d'exercer des professions artisanales ou agricoles et de s'installer dans les villes ou villages de leur choix. Ces discriminations furent abolies par le décret de l'Assemblée constituante du 28 septembre 1791 qui fit des Juifs des citoyens français à part entière.
Jusqu’au début de XIX siècle, les Juifs d’Europes ne portaient en général, pas de nom de famille. Leur “nom” se composait de deux prénoms, le premier étant leur propre nom suivit de celui de leur père. Après la révolution, l’absence de nom de famille et de véritable état civil devenait incompatible avec leur émancipation.
Le décret du 20 juillet 1808 dit de ‘’Bayonne’’ obligea les Juifs de France à choisir un nom de famille. Les trois fils de Jacob, Cerf, Jacques-Kopel de Seppois-le-Bas, dans le Haut Rhin choisirent Javal.
De l’émancipation à la réussite industrielle…
Les deux fils de Cerf Javal, tous deux prénommés Jacques et dits respectivement « l'aîné » (1774-1832) et « le jeune » (1780-1858), obtinrent, dès 1808, l'autorisation de créer une entreprise de tissage à Mulhouse en faisant valoir qu'ils donneraient ainsi du travail à leurs coreligionnaires et les aideraient à s'émanciper.
Dix ans plus tard, en 1819, les deux frères s'installaient à Paris et créaient à Saint-Denis une vaste manufacture d'impression et d'apprêtage d'indiennes. À côté de cette activité industrielle, ils développèrent une activité de maison de banque avec des bureaux à Lyon, Mulhouse, en Suisse et en Angleterre.
« Les Javal, écrit Pierre Birnbaum, ont connu une exceptionnelle réussite économique. Depuis le tournant du XIXe siècle ils participent à nombre d’aventures économiques,… et ont noué avec les milieux d’affaires des liens étroits au cœur d’un réseau industriel ouvert sur l’étranger. Ils se lancent, dans des opérations financières d’envergure, amassant ainsi une fortune considérable qui les place aux premiers rangs de l’élite socio-économique. »
Le fils de Jacques le Jeune, Léopold Javal (1804-1872), multiplie, en dix ans, par trois le capital des sociétés familiales. Il prit le contrôle de l'établissement financier qu'il rebaptisa « Léopold Javal et Cie » et en prit la direction.
Il établit des premières lignes de voitures omnibus à Paris. Il Innove en créant un grand bazar ‘’A la Ménagère’’. Il créé un quartier entier à Montrouge spécialement destiné au logement des classes laborieuses.
Léopold investit dans des mines en Provence, dans des compagnies de canalisation, créa un bazar à l'enseigne « A la ménagère », préfiguration des grands magasins, un établissement de bains publics sur la Seine au pied de la Samaritaine, un quartier d'habitation pour employés à Montrouge dit le « village d'Orléans » (Petit-Montrouge) mais aussi dans le développement des chemins de fer, et notamment dans les lignes Mulhouse-Thann et Strasbourg-Bâle, en association avec la maison Koechlin.
En 1834, il achète près de Villeneuve-l'Archevêque (Yonne) un domaine, l'abbaye de Vauluisant, avec l'ambition d'en faire une ferme modèle, appliquant les dernières méthodes de culture. En 1847, il achète une exploitation à Andernos (Gironde), qu'il agrandira jusqu'à 3 000 hectares en 1860, centrés sur la commune d'Arès. Il y plante des pins pour fixer les dunes, exploite industriellement la gemme, fore des puits pour alimenter les communes en eau potable et éradiquer ainsi la fièvre typhoïde.
Léopold fut aussi représentant du département de l’Yonne au Corps législatif à partir de 1857. Quand Léopold Javal s’éteignit en 1872, ce fut Jules Grévy, Président de l’Assemblée nationale qui l’annonça en ces termes à la Chambre :
« Messieurs, j’ai à faire à l’Assemblée une douloureuse déclaration. Nous avons perdu un de nos plus excellents collègues, qui était en même temps pour beaucoup d’entre nous un excellent ami : M. Javal, un parfait homme de bien, dont la perte causera à l’Assemblée d’unanimes regrets ».
L'aîné des enfants de Léopold Javal, Emile Javal (1839-1907), il est lui aussi député républicain de l'Yonne sous le Second Empire. Il est nommé directeur du laboratoire d'ophtalmologie de la Sorbonne et membre de l'Académie de Médecine. II invente des instruments d’optométrie : l'ophtalmomètre et l'iconoscope.
Petit fils de Emile Javal, fils de d’Alice Javal (1869-1944) et Lazare Weiller (1858-1928), Paul Louis Weiller (1893-1993), est patron d’industrie dès l’âge de vingt-neuf ans. De 1922 à 1940, il développe la plus importante entreprise de construction de moteurs d’avion d’Europe, Gnome et Rhône, qui deviendra la SNECMA après sa nationalisation en 1945 et représente jusqu’à 4% des exportations française.
Arrêté le 6 octobre 1940 à Royat, il est placé en résidence surveillée à Marseille. Il s’enfuit en janvier 1942 en passant par le Maroc, d’abord à Cuba puis au Canada où il contribue à l’action de la France libre (dont il aura le passeport numéro 1). Sa mère, Alice Weiller, âgée de 74 ans, est déportée par le Convoi No. 59, en date du 2 septembre 1943, de Drancy vers Auschwitz, où elle est assassinée, à son arrivée.
De retour en Europe après la guerre, il concentre d’abord son activité sur l’énergie (pétrole au Venezuela et dans le golfe du Mexique, gaz naturel au Texas, compagnie d’électricité au Japon…), puis dans la finance internationale.
… et à la réussite commerciale:
Alfred Javal (1844-1912), petit fils de Joseph, entre comme représentant de commerce à 20 ans en 1865 chez Violet, une des plus grandes maison de parfums de l’époque. Il accumule suffisamment d’argent pour il racheter en 1880, avec Paul Parquet (1856-1916) la maison de parfums Houbigant.
Rapidement il se porte acquéreur de l’immeuble situé face à celui de Hermes au coin avec la rue de Faubourg Saint honoré et Boissy d’Anglas, où Jean François Houbigant avait créé son magasin en 1775.
Fort des succès notemment du parfum “Fougère Royale” ou “Idéal”, le chiffre d’affaire passe de 400.000 Francs en 1881 à 9 millions en 1890.
Fernand Javal (1884-1977), le fils d’Alfred, grâce au développements industriels innovants mais aussi à l’introduction de la chimie dans la conception des parfums, impose Houbigant dans le monde entier. Il s’associe à l'ingénieur chimiste Robert Bienaimé (1876-1960) et créé “Quelques fleurs” qui marquera l’histoire de la parfumerie.
En 1920, il ouvre Houbigant inc, à New York et entre 1920 et 1930 de multiples sociétés au Canada et dans toute l’Europe.
Antoine Javal (1921-2008), le fils de Fernand, créé en 1955, au sein de la filiale Diparco, l’eau de Cologne « bien-être ». Grâce à sa formule unique, elle prend rapidement de très importantes parts de marché. Il vend Diparco à l’Oréal en 1969, dont il devient le vice-Président.
L’ADN de JAVAL&CIE est caractérisé par l’importance que nous accordons à la liberté individuelle, à la responsabilité personnelle et à la tolérance. Nous pensons que l’économie de marché est le meilleur moyen de créer de la richesse et de l’emploi. Nous pensons que le rôle de l’État est de réguler, corriger les inégalités, et investir dans les biens publics (éducation, santé, transition écologique).